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IA, réalité augmentée… Les super pouvoirs du technicien de maintenance
Les nouvelles technologies peuvent non seulement aider les techniciens sur site à prendre les bonnes décisions mais aussi à améliorer la précision de leurs gestes. Le futur est déjà là !
Robotique, intelligence artificielle, réalité virtuelle et augmentée, impression 3D… Les nouvelles technologies ne sont pas que là pour automatiser un certain nombre de processus d’entreprise mais aussi pour assister l’homme dans ses tâches au quotidien.
Par leur complémentarité, l’association de l’homme et de la machine produit une force de travail supérieure à l’homme seul ou à la machine seule. L’humain apporte sa créativité, son sens de l’innovation, la machine sa puissance de calcul et sa capacité à reproduire indéfiniment et sans se fatiguer des tâches répétitives.
En utilisant de façon rationnelle les nouvelles technologies, le travailleur devient “augmenté” voire “amplifié”. Cette vision positive bat en brèche un discours dominant dépeignant un avenir sombre. Selon certains experts, le développement de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation conduirait à la suppression d’un grand nombre d’emplois. Jusqu’à un poste sur deux pour les études les plus pessimistes sans qu’elles ne tiennent compte des emplois créés par cette même révolution numérique.
Une autre idée reçue voudrait que l’apport de la transformation digitale ne concerne que les “cols blancs”, les professions intellectuelles, les cadres ou les agents de maitrise du secteur tertiaire. Non, les technologies dites “d’augmentation” améliorent les capacités physiques et cognitives des “cols bleus”. Pour illustrer cette mutation Accenture décrit, dans un rapport très intéressant, la journée d’une vie d’un technicien dans l’industrie à l’heure des nouvelles technologies « disruptives ».
Anticiper les pannes, améliorer la planification des interventions
Cette révolution numérique s’applique tout particulièrement au technicien de maintenance qui se voit doter de super-pouvoirs bien au-delà du smartphone ou de la tablette qui ne le quitte jamais.
Avant même le déclenchement de l’intervention, les algorithmes du machine learning et du deep learning entrent en jeu. Ils analysent en temps réel le flux de données remontées par les capteurs qui mesurent la température, l’humidité, les vibrations ou la pression de l’équipement à maintenir.
Ces mesures en continu vont permettre aux modèles de prédiction de détecter les signes avant-coureurs d’une possible défaillance et d’émettre des recommandations sur les actions à mener. Objectif : anticiper les pannes avant qu’elles ne se produisent.
Le cercle vertueux de la maintenance prédictive
En améliorant la durée de vie des installations, la maintenance prédictive permet de réduire significativement le nombre d’interventions sur site. Par ailleurs, le technicien peut, sur la base de l’état de santé de l’équipement et des recommandations de l’IA, entreprendre des actions correctives à distance comme l’envoi d’un correctif logiciel.
Cette télémaintenance évite des déplacements inutiles tout en réduisant la durée d’immobilisation de l’équipement. Elle ressemble en cela à la prise en main à distance du poste du travail d’un utilisateur par un technicien de hot line, à ceci près qu’il n’y a pas d’utilisateur auprès de qui s’informer des causes de la panne.
S’immerger virtuellement dans le futur théâtre des opérations
Si malgré tout une intervention s’avère nécessaire, le technicien arrivera sur site avec une vision exhaustive de l’état de santé de la machine. En s’appuyant sur l’historique des pannes pour le même type d’installation, il n’emportera avec lui que les pièces détachées susceptibles d’être changées.
Équipé d’un casque de réalité virtuelle, le technicien peut même prendre connaissance du théâtre des opérations avant de s’y rendre et repérer où se trouve l’équipement défectueux. Il peut même répéter autant de fois que nécessaire les gestes qu’il devra accomplir et s’autoriser des erreurs sans danger. La réalité mixte telle que le prône la technologie HoloLens de Microsoft permet notamment d’interagir sur des objets virtuels comme si les objets étaient réels.
Planification assistée par l’intelligence artificielle
La planification des interventions elle-même se trouve améliorée par l’intelligence artificielle. Des algorithmes de type métaheuristique comme ceux utilisés par Praxedo pour son moteur SmartScheduler vont brasser un grand nombre de paramètres pour proposer la planification optimale. Cette fois, c’est le planificateur qui est augmenté.
Une planification dite intelligente tient compte de la nature de l’intervention et de sa durée prévisible, du temps de trajet et de l’état du trafic routier, des compétences et de la disponibilité des techniciens ou, encore, du niveau des stocks de pièces détachés.
Réalité augmentée : toute l’information utile dans le champ de vision
Mais revenons à notre technicien sur site. Il est maintenant face à la machine à dépanner. C’est là que la réalité augmentée intervient. Équipé de son casque, il va voir apparaître dans son champ de vision des informations contextuelles qui se superposent au monde réel.
Plus besoin de smartphone ou de tablette, il accède, les mains libres, à la liste des opérations à exécuter. Il peut aussi consulter à tout moment les données de santé de l’équipement et de sa documentation technique (plans, fiches, manuels d’instruction…).
L’appel à un expert
Un technicien peut aussi être “augmenté” par un confrère. Lors d’une expérimentation de la 5G “en conditions réelles” à Bordeaux en juillet dernier, Bouygues Telecom a montré le cas d’usage d’un technicien de maintenance équipé d’un casque HoloLens recevant les conseils d’un expert distance d’une dizaine de kilomètres.
Et s’il ne dispose pas de la bonne pièce détachée dans son véhicule, il pourra toujours “l’imprimer” sur site à l’aide de son imprimante 3D. Il suffira pour cela de télécharger au préalable le bon fichier d’impression.
Un exosquelette pour améliorer les conditions de travail
Les nouvelles technologies éliminent non seulement les tâches répétitives mais aussi celles qui sont pénibles. Un technicien de maintenance peut, en effet, être amené à faire un certain nombre d’opérations de manutention. Se présentant comme un vêtement robotisé ou une prothèse externe, un exosquelette va lui permettre de démultiplier ses capacités physiques et de porter de lourdes charges sans effort.
Un exosquelette va aussi proposer une assise au technicien qui se tient le plus de clair de son temps en station debout. Dans un cas comme dans l’autre, il va améliorer les conditions de travail et réduire les risques de troubles musculosquelettiques (TMS).
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